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Vidéo : À Bordeaux, la colère des jeunes agriculteurs éclate lors d’une dégustation de vin ukrainien, avec un feu en plein cœur de la rue

Par Julie Glawi , le 19 décembre 2025 à 10:51 - 3 minutes de lecture
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À Bordeaux, la frustration des jeunes agriculteurs a explosé cette semaine. Une dégustation de vins ukrainiens a été le déclencheur d’une manifestation vigoureuse. Leur colère s’est manifestée par un feu en plein cœur de la ville, perturbant la circulation au moment de pointe.

Le vin est un symbole de terroir, de fierté locale et de tradition. Lorsqu’une soirée de promotion de vins étrangers s’est tenue à la Cité du vin, les jeunes agriculteurs ont vu rouge! Le clash met en lumière la tension grandissante autour de la reconnaissance des producteurs locaux.

À Bordeaux, la dégustation de vins ukrainiens au cœur d’une polémique agricole

Ce jeudi soir, une quinzaine de jeunes agriculteurs ont investi la rive gauche du pont Chaban-Delmas. Ils ont déversé des bottes de paille et des pneus, qu’ils ont enflammés au pied du pont. Le feu a rapidement paralysé l’un des carrefours majeurs de Bordeaux à une heure de grande affluence.

Avant cet acte spectaculaire, la même délégation s’était rendue à la Cité du vin. Là, se tenait une soirée de promotion dédiée aux vins ukrainiens. Les jeunes agriculteurs, partisans du terroir bordelais avant tout, ont fait part de leur désapprobation face à ce choix.

Une réaction directe face à un symbole jugé maladroit

Suite à cette action, le directeur général de la Cité du vin, Philippe Massol, a rencontré les représentants des jeunes agriculteurs. Il a présenté des excuses, qualifiant cette promotion de « maladresse ». Il reconnaît qu’en période de crise agricole, ce type d’événement peut apparaître comme un affront.

Théo Hernandez, secrétaire général adjoint des JA Gironde, ne mâche pas ses mots : « Tous les jours, nos exploitations tombent en redressement judiciaire ou ferment. Voir la Cité du vin valoriser des vins étrangers dans ce contexte, c’est compliqué. Nous sommes là pour défendre les agriculteurs et viticulteurs locaux. »

Un acte chargé de symboles et d’émotions dans la ville du vin

Cette manifestation n’est pas qu’un simple coup de gueule. Elle reflète une angoisse réelle chez les agriculteurs. Le terroir viticole bordelais est une richesse reconnue dans le monde entier. Quand cet héritage se voit concurrencé par des promesses d’ailleurs, la tension monte rapidement.

Brûler du foin et des pneus en pleine rue, c’est un geste chargé, une manière de dire que la situation a atteint un point de rupture. Ce feu, visible de loin, cristallise la détresse d’une génération d’agriculteurs qui se bat pour sa survie.

Quelle place pour les vins étrangers dans les institutions bordelaises ?

La Cité du vin est un lieu emblématique, souvent perçu comme un porte-voix du vignoble bordelais. Organiser une soirée pour promouvoir des vins ukrainiens sonne alors comme un paradoxe. Le geste, même s’il vise au dialogue interculturel, fait débat.

Est-ce possible de valoriser des vins venus de l’étranger sans froisser les producteurs locaux ? C’est la question qui brûle au cœur de Bordeaux aujourd’hui. Un équilibre fragile, surtout quand le secteur viticole fait face à des défis économiques et climatiques majeurs.

Source: www.sudouest.fr

Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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