Télévision : le vin privé d’antenne, la colère gronde face à l’influence grandissante des lobbys anti-vin
Le vin, fleuron de la culture française, se voit étrangement privé d’antenne sur certaines chaînes publiques. Cette restriction ne résulte pas d’une législation plus sévère, mais d’une autocensure alimentée par la peur des lobbys anti-vin. Dans un pays où le vin est un art de vivre, cette situation fait grincer des dents chez les professionnels et les passionnés.
Quand le vin disparaît des écrans, la toile s’enflamme
En novembre 2024, une polémique a éclaté après la diffusion d’une émission culinaire sur France 2. Le chef Mory Sacko revisite un classique bourguignon, l’œuf meurette, mais la dégustation s’est faite … avec de l’eau à la place du vin ! Une aberration pour Gérard Bertrand, négociant reconnu, qui dénonce cette « censure » déguisée. Le vin, habituellement complice des mets, semble banni, relégué au rang d’accessoire à éviter à tout prix.
Pour lui, ce choix n’est pas innocent. Il pointe du doigt la montée en puissance d’un « hygiénisme » rigide imposé par des intérêts anti-alcool qui dictent désormais leurs règles aux médias. Une mainmise insidieuse qui gomme peu à peu la présence du vin sur les antennes publiques.
L’autocensure, frein invisible à la parole sur le vin
Vin & Société, association qui défend la filière, insiste : la loi Évin en France n’interdit pas la mention du vin à la télévision. Les règles sont strictes mais précises et loin de proscrire la valorisation. Pourtant, les médias flippent, méfiants face à d’éventuelles polémiques. Le résultat ? Le vin est souvent évité ou dilué, comme cette séquence où il a été remplacé par un simple verre d’eau.
Samuel Montgermont, président de Vin & Société, parle de véritable « autocensure ». Les professionnels subissent une peur du malentendu qui fait céder la place au silence. Or, ne pas parler du vin au public, c’est priver cette culture d’une vitrine essentielle, et laisser les clichés s’installer sans contestation.
Loi Évin : un cadre strict, mais pas une prison pour le vin
La loi Évin, née dans les années 1990, vise à prévenir les abus liés à l’alcool. Dans les faits, elle encadre la publicité et la promotion, imposant de ne pas glorifier l’ivresse. Pourtant, son interprétation s’est corsée dans les médias, qui appliquent une autocensure rigide bien au-delà du texte.
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) confirme que l’évocation du vin dans des émissions culinaires est autorisée, à condition de ne pas faire de promotion ostensible. C’est un équilibre fin, qui oblige à un discours « doux » sur le vin mais ne le bannit pas.
Une invitation à la créativité et au respect du vin
Selon Vin & Société, ce cadre offre pourtant un terrain fertile à la créativité. Le vin à la télévision devrait valoriser son terroir, ses gestes, sa richesse culturelle sans tomber dans la publicité déguisée. C’est un appel à une approche plus subtile, sincère, et surtout respectueuse.
Le vin, en tant que patrimoine vivant, mérite un traitement à la hauteur de sa place dans l’histoire française. Parler du vin n’est pas faire la promotion d’un produit à boire sans limite, mais célébrer un art, un paysage, un savoir-faire humain à partager.
Le vin, enjeu culturel et social face aux lobbys anti-alcool
Plus qu’une boisson, le vin représente un mode de vie, un lien social autour de la table. L’éviction du vin des médias n’est pas anodine : elle signe une défaite face à des lobbys anti-alcool très actifs. Ces groupes imposent une vision restrictive qui gomme les nuances, instaurant un hygiénisme qui ne tourne plus qu’à la peur.
Cela divise, agace, et fait réagir les professionnels. Gérard Bertrand l’annonce clairement : il est urgent de restaurer la culture populaire du vin, l’amour du goût et le lien social qu’il génère. Le vin n’est pas l’ennemi, il est au contraire un vecteur d’échange, une richesse à préserver ensemble.
Source: www.vitisphere.com
Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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