Premiers prélèvements pour le vin du Dijonnais plongé dans le réservoir Darcy
L’expérience est ambitieuse et pas banale : depuis janvier, quarante bouteilles de vin du Dijonnais reposent sous l’eau du réservoir Darcy à Dijon. Objectif ? Comprendre comment ce milieu exceptionnel influence leur vieillissement. Ce mois-ci, les premiers prélèvements ont offert les premiers indices, sous les voûtes silencieuses de ce trésor public.
Quand les vins du Dijonnais sont plongés dans l’eau du réservoir Darcy
Les bouteilles ont été immergées dans l’eau potable au cœur du réservoir Darcy, un site historique de Dijon. Une installation d’exception, à cinq mètres sous terre. Cette expérience scientifique, lancée en janvier, vise à observer l’impact du contact avec l’eau sur la maturation des vins locaux. Chaque année, le réservoir est vidé pour nettoyage début novembre, moment choisi pour sortir quelques bouteilles et réaliser les prélèvements.
Premiers prélèvements : un rendez-vous attendu par les chercheurs et vignerons
Quatre bouteilles sur les quarante initiales ont été extraites pour étude après seulement dix mois de repos sous l’eau. Ces bouteilles, recouvertes de sédiments, portent les marques visibles de leur séjour aquatique. Le Chardonnay et le Pinot noir, issus des domaines de Manuel Olivier et de la Cras, sont au cœur de cette expérimentation pas ordinaire. Lors du prélèvement, des scientifiques ont méthodiquement aspiré des échantillons pour analyser la composition du vin.
Une évolution unique entre oxygène dissous et mouvement de l’eau
Le professeur Régis Gougeon, chimiste œnologue engagé dans l’étude, explique une première hypothèse. L’eau contient de l’oxygène dissous… mais bien moins que l’air d’une cave classique. Ce qui devrait ralentir certains processus d’évolution liés à la consommation d’oxygène. Le vin pourrait donc vieillir plus lentement sous l’eau, un paramètre jamais testé avec ce soin auparavant. Autre élément à surveiller : le mouvement naturel de l’eau, qui pourrait modifier la structure moléculaire du vin dans une étonnante danse invisible.
Les premières analyses en quête de vérité d’un vin immergé
Les prélèvements vont être comparés aux analyses de bouteilles vieillies en cave traditionnelle, pour comprendre les différences précises. Même si les résultats restent encore à interpréter, l’expérience ouvre une fenêtre passionnante sur les terres bourguignonnes et leur savoir-faire. Ce mélange subtil entre science et tradition intrigue autant qu’il enthousiasme.
Un projet collectif, enraciné dans l’histoire et le terroir dijonnais
À l’origine de cette aventure, l’alliance entre chercheurs et vignerons locaux avec le soutien de la municipalité de Dijon. Le réservoir Darcy n’est pas choisi au hasard. Dijon a été une pionnière de l’eau potable en France, et elle se tourne à nouveau vers ses racines viticoles. Pour Antoine Hoareau et Nathalie Koenders, de la ville, ce croisement entre patrimoine historique et viticulture marque un moment symbolique. Le vin du Dijonnais s’offre à la fois un écrin inédit et une plongée dans l’inconnu.
Les bouteilles restantes continueront leur immersion jusqu’au prochain prélèvement, prévu lors de l’ouverture du réservoir fin novembre, accessible aux visiteurs curieux. Pour goûter à l’expérience, il faudra encore patienter un peu. Mais cette initiative donne envie de suivre, au fil des ans, le destin singulier du vin plongé cinq mètres sous la ville.
Source: www.francebleu.fr
Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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