Pourquoi les vins affichent-ils des degrés d’alcool toujours plus élevés ? Le climat n’explique pas tout !
Les étiquettes des bouteilles de vin affichent des degrés d’alcool en constante augmentation. Si le réchauffement climatique joue un rôle, ce n’est pas la seule explication. Dans cet article, on plonge dans les raisons souvent méconnues qui poussent la vigne à monter en puissance alcoolique.
Quelles sont les véritables causes de l’alcool élevé dans le vin ? Oublions le mythe du seul réchauffement
Depuis plusieurs années, le phénomène est flagrant : les vins rouges, blancs et rosés gagnent souvent un point ou plus sur l’échelle d’alcool. Si le climat chaud accélère la maturation des raisins, ce n’est pas tout. La viticulture moderne participe activement à cette tendance.
En réalité, les modes culturales choisies favorisent des raisins plus riches en sucres fermentescibles. Cette concentration sucrée, convertie en alcool par la fermentation, grimpe naturellement. Les producteurs, en quête de vins puissants, modifient parfois ta pratique du vignoble.
La viticulture raisonnée influencée par le marché et les goûts contemporains
Les préférences des consommateurs ont évolué. Aujourd’hui, beaucoup préfèrent des vins charnus, aux textures rondes, souvent porteurs d’un degré élevé. Cela pousse les vignerons à sélectionner des grappes plus mûres, récoltées tardivement. Le raisin, saturé en glucose, offre alors naturellement un potentiel alcoolique plus élevé.
Mais ce choix impacte aussi l’équilibre du vin. Plus d’alcool signifie souvent moins d’acidité et une sensation de poids en bouche. Ce vin dense, s’il est trop massif, peut perdre en fraîcheur et subtilité. La recherche d’une force expressive est devenue un exercice d’équilibre fragile.
Techniques œnologiques et ajustements en cave pour accentuer l’alcool
Au-delà de la vigne, les méthodes en cave jouent un rôle dans le degré alcoolique affiché. Certaines techniques encouragent une fermentation complète des sucres. Les œnologues peuvent choisir des levures naturelles ou sélectionnées capables de tolérer des taux élevés d’alcool.
Parfois, une concentration supplémentaire concentrée dans le jus par des macérations plus longues ou des pressurages spécifiques multiplie les sucres avant fermentation. Les pratiques modernes sont donc aussi une réponse à des exigences gustatives, et non seulement climatiques.
Le rôle du marketing et de la réglementation dans la montée des degrés
Le marché international du vin favorise souvent des styles puissants. En vins du Nouveau Monde notamment, la tendance aux degrés élevés est manifeste. Elle sert une image de vins riches, généreux, faciles à comprendre pour le palais non expert.
La réglementation, quant à elle, stabilise un seuil minimum mais ne limite pas vraiment le maximum. Cela laisse un champ libre à la créativité des vignerons et aux désirs des consommateurs de plus en plus friands de sensations fortes à table.
Peut-on imaginer un retour aux vins plus légers et équilibrés ?
Face à cette montée graduelle des degrés, une réaction se fait sentir dans certains vignobles. Le retour à des vendanges plus précoces, la préservation de l’acidité naturelle, et l’adoption de pratiques biodynamiques montrent une volonté d’équilibre réhabilité.
Il ne s’agit pas de refuser le poids alcoolique comme intrinsèquement négatif, mais de l’intégrer dans un ensemble harmonieux. Un vin bien fait, c’est un vin où le degré d’alcool ne domine pas mais complète la trame aromatique et la fraîcheur.
Source: www.ouest-france.fr
Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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