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Députés opposés à de nouvelles taxes sur le vin : un soutien affiché aux viticulteurs en difficulté

Par Julie Glawi , le 10 novembre 2025 à 07:00 - 4 minutes de lecture
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Dans un climat où la filière viticole française traverse une zone de turbulences, de nombreux députés se dressent contre l’imposition de nouvelles taxes sur le vin. Le débat n’est pas seulement économique, mais aussi culturel, touchant ce produit ancré dans notre patrimoine. Les discussions autour du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 ont mis en lumière une opposition ferme et largement partagée au sein du Parlement.

Une levée de boucliers contre l’alourdissement fiscal des vins en 2025

Les amendements visant à taxer plus lourdement les boissons alcoolisées ont été rejetés en bloc. Cela inclut des propositions telles que le prix minimum par centilitre d’alcool ou la déplafonnement des accises annuelles. Ces mesures auraient pu peser lourdement sur une filière déjà fragilisée par les aléas climatiques et la baisse de consommation.

Les députés de tous bords, y compris au sein de la majorité, ont manifesté un soutien explicite aux viticulteurs. Il s’agit d’un signal fort pour la survie de ce secteur emblématique. Derrière ce rejet, transparaît un refus clair de noyer la viticulture sous une pression fiscale excessive.

Soutien politique face aux critiques hygiénistes

Le débat fut vif, marqué par des échanges parfois acrimonieux. D’un côté, certains députés écologistes soulignaient la nécessité d’une taxation plus sévère pour lutter contre les méfaits de l’alcool. De l’autre, plusieurs élus rappelaient que le vin ne saurait être assimilé à n’importe quel alcool. Pour eux, la singularité culturelle et économique du vin impose une approche nuancée.

Jean-René Cazeneuve, député gersois, a défendu avec énergie la filière : « Vous confondez le vin et l’abus d’alcool ». Il souligne que l’impact de la déconsommation, des restrictions à l’export et des taxes déjà présentes suffit à mettre à mal les exploitants. Ce point de vue trouve un écho important, particulièrement dans les régions viticoles en crise.

L’impact réel des taxes sur le monde viticole : un frein à la relance

Les chiffres avancés par le gouvernement montrent que la fiscalité actuelle sur les alcools reste élevée, avec plusieurs milliards collectés chaque année au profit de la Sécurité sociale. Pourtant, le secteur viticole reçoit une pression fiscale moindre que d’autres secteurs alcooliers, justifiant en partie son opposition à toute hausse.

Des propositions comme un prix plancher sur l’alcool pur auraient des effets contrastés. Selon les modélisations, une telle mesure pourrait réduire la consommation, mais provoquerait aussi un déséquilibre économique entre petits producteurs et géants de l’industrie. Ce n’est pas un hasard si ce dernier point cristallise les craintes chez les viticulteurs familiers et indépendants.

La publicité alcoolisée et son rôle dans les discussions fiscales

Au cœur du débat, la fiscalité sur la publicité des boissons alcoolisées a elle aussi fait débat. Un amendement visant à instaurer une taxe de 3 % sur les publicités des entreprises dépassant un certain seuil de chiffre d’affaires a été proposé. Il visait en particulier à limiter la promotion sur les réseaux sociaux, perçue comme ciblant la jeunesse.

Cependant, cette proposition a été rejetée, les députés soulignant que la publicité pour le vin est déjà strictement encadrée, notamment sur les supports numériques. Le député Paul-André Colombani a insisté sur le fait que cette taxe risquerait surtout de pénaliser les acteurs locaux comme les caves coopératives. L’attaque contre la filière semble trop souvent déconnectée de cette réalité terrain.

Un milieu en souffrance face à une fiscalité perçue comme punitive

La filière viticole traverse l’une de ses plus graves crises. Les dégâts climatiques, la concurrence internationale et les fluctuations du marché réduisent inévitablement les marges. Une nouvelle imposition risquerait d’aggraver la situation.

Plusieurs députés ont ainsi dénoncé une « volonté de nuire » à la filière, parlant d’une forme d’hypocrisie fiscale qui frappe principalement les alcools forts, mais menace désormais le vin. Pour eux, la solution réside moins dans l’augmentation des taxes que dans une meilleure éducation sur la consommation responsable.

Source: www.vitisphere.com

Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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