Crise dans le vignoble bordelais : le Conseil interprofessionnel du vin confronté à de fortes tensions

Le vignoble bordelais traverse une période tourmentée. Les tensions s’exacerbent au sein du Conseil Interprofessionnel du Vin (CIVB). Les frustrations montent, portées par des acteurs inquiets face à une crise sans précédent.

Le CIVB au cœur d’une tourmente viticole majeure

Face à une crise profonde, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux est sous pression. Un tracteur chargé de déchets agricoles a été déversé devant ses portes, protestation directe du syndicat Coordination rurale. Cette action spectaculaire souligne l’exaspération tangible des producteurs, frustrés par une politique qu’ils jugent inefficace.

Depuis trois ans, près de 20 000 hectares de vignes ont été arrachés, équivalant à un cinquième du vignoble. La métamorphose du paysage et les zones en friche inquiètent. Derrière ces chiffres, c’est toute une filière qui tremble.

Pour Jean-Paul Ayres, figure de la Coordination rurale, la stratégie du CIVB est un échec clair : “Arrachage, distillation, vignes en friche, c’est toujours la même chose. Rien ne change.” Le ton est clair, la demande, radicale : la démission du président Bernard Farges.

Des acteurs divisés, une gouvernance à repenser

Bernard Farges, récemment reconduit à la tête du CIVB, doit composer avec une interprofession fracturée. Philippe Tapie, à la tête de Bordeaux Négoce, rappelle que le travail collectif reste engagé. Malgré la crise, il estime que « des efforts sont déployés pour relancer les ventes » et dessiner un futur plus stable.

À l’horizon, une réforme de la gouvernance du CIVB se prépare. Avec Anthony Jezegou dans le rôle de futur directeur, des changements sont attendus. Ils visent à réconcilier négociants et producteurs, souvent sur des lignes de tension opposées.

Mais la fracture actuelle montre à quel point la crise dépasse la simple gestion : elle questionne les fondements mêmes de la filière bordelaise.

Relancer la désirabilité des vins bordelais : un défi de taille

Le marché est clair : Bordeaux a perdu de sa désirabilité auprès des cavistes, restaurateurs et bars à vin. Ce constat est au cœur des stratégies du CIVB pour réanimer la filière. Tactiques modernes et terrain s’entremêlent pour toucher les amateurs de vin de 25 à 45 ans.

Création de sympathie, présence accrue sur les réseaux sociaux, festivals et fêtes du vin, tout est mis en œuvre pour bousculer l’image fatiguée du vignoble. Le message ? Bordeaux est vivant, sincère et prêt à séduire à nouveau.

Un vrai pari, alors que le marché traditionnel chinois s’effondre, poussant Bordeaux à explorer d’autres horizons.

La quête de nouveaux relais à l’international

Sans l’appui du géant chinois, Bordeaux cherche activement de nouveaux débouchés. Le Canada émerge comme une terre d’opportunités, surtout avec la récente exclusion des vins californiens des monopoles d’achat. Le vignoble tire parti de la situation diplomatique pour s’imposer.

L’Afrique, avec ses dynamiques économiques, représente un terreau fertile, comme le montre le travail mené à Saint-Émilion. Les pays nordiques attirent aussi par leur pouvoir d’achat élevé. Enfin, l’Europe de l’Est reste une piste à creuser.

Cette diversification semble vitale pour une filière qui a toujours su exporter et s’adapter.

Source: www.sudouest.fr

Julie Glawi

Julie Glawie est une œnologue basée à Toulouse avec un principe simple : « Un bon vin, c’est comme une personne franche : pas besoin d’en faire trop pour être remarquable. » Formée à la dégustation de haut niveau, Julie décortique chaque vin avec justesse, naturel et précision, sans jamais tomber dans le jargon. Elle adore dénicher des vins vivants et sincères et vous partage des conseils simples, vrais et percutants pour réussir vos accords mets-vins.

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